DOSSIER SPECIAL CPOA
CENTRE
PSYCHIATRIQUE D’ACCEUIL ET D’ORIENTATION DE SAINT ANNE :
Une
simple visite de courtoisie qui menace de se transformer en
Internement sous contrainte
C’est
une opération qui a été montée en deux temps :
-Une
premiére consultation le 10 avril
-
Une interpellation des soignants avec collage d’affiches
contre la contraitne dans la buvette de Saint Anne
le 15 mai
-
Avec
pour conclure un courrier au chef de service, aux représentant des
usagers et à la responsable des relations avec les usagers, restés
tous les 3 sans réponse.
Sommaire :
Page
2 La consultation du 10 avril
Page
4 L’opération du 15 mai
Page
7 Témoignage à chaud et analyse de Laurence Renaud
Page
8 Courrier envoyé au chef de service le 18 mai & présentation
institutionnelle du CPOA
Le
10 avril
Le
testing en psychiatrie:
Je suis parti à la base d’un principe simple, celui du testing pour voir comment réagissaient les professionnels de cet organisme par rapport à une simple question.Le principe du testing est relativement connu pour vérifier qu'une boîte de nuit ne pratique pas une sélection raciste à l'entrée. Celui en psychiatrie repose un peu sur les mêmes méthodes : provoquer une situation (en l'occurence obtenir une expertise psychiatrique) et observer ce qui se passe pour en ensuite en rendre compte de manière objective. C'est ce que j'ai pratiqué hier au CPOA. Je dois dire ne pas avoir été déçu ;-) Le précédent testing fait il y a 6 mois auprès de l'unité14 de Saint Anne, 'avait pas été piquée des vers non plus. Mais là ils se sont surpassés....
Pour ce qui est de ce testing : Ils ont essayé à tout prix de
m'hospitaliser à la demande d'un tiers, mais ils n'ont pas réussi
les cons ;-) J'ai eu droit à la totale : fermeture des portes avec
mon copain Claude Virlogeux-Juncker mis à la porte manu militari
tandis qu'ils me retenaient pendant 1/2 heure enfermé, le temps de
s'apercevoir que personne ne voulait les suivre dans cette
aventureuse démarche ,…
Pourtant à la base, les choses étaient simple : je consultais
le CPOA : pour un important et bien réel investissement financier
que je m'apprête à faire où je vais mettre tout l'argent qu'il me
reste (plutôt que de l'investir dans un truc aussi pourrri que le
milieu de la santé mentale en continuant à financer moi-même ma
thèse;-).. J'ai donc donné au psychiatre toutes les raisons
objectives que j'avais de faire cette investissement, tout en lui
disant que certains pouvaient me considérer comme un grand fou et
que parfois je me demandais moi-même si je ne faisais pas une
bêtise. Ma question étais donc simple : "docteur, vous qui
êtes un expert en matière de folie, pensez-vous que j'en fais une?"
J'avais quand même pris quelques précautions : un copain avec moi
un rendez-vous le soir même avec Solidarite-usagers-psy. Mais bon il
y avait il est vrai un petit risque et quand j'ai vu qu'il avait
fermé les portes du service, maintenant mon copain à l'extérieur,
j'ai compris qu'ils avaient de mauvaises intentions et j'ai paniquer
au point d'envoyer un texto à ma copine belge pour la mettre dans la
boucle. Je risquais en effet d'y être gardé pour une à 2 semaines
avec un traitement qui m'aurait un peu déglingué les neurones. Cela
dis je n'ai pas assez d'antécédant pour risquer beaucoup pire :mise
sous curatelle, hospitalisation de 6 mois transfert dans une Unité
pour Malades Difficiles.... Je peux faire beaucoup d'esbroufe, mais
je reste un petit joueur
Finalement après une après midi passée en salle d’attente, 3
entretiens et une heure de mise en garde à vue, ils m’ont relâché
en me faisant promettre de revenir le lendemain matin et de persuader
ma ^mére de leur faxer une Demande d’hospitalisation à la
demande d’un tiers. En faite l'idée c'était que je me présente à
10 heures pour une hospitalisation libre avec un tiers m'accompagant
pour porter mon bagage et là de tordre le bras du tiers pour lui
faire signer une hospitalisation sous contrainte.
Le lendemain
12 heures
Une infirmière vient de me rappeler que j'avais un rendez-vous ce
matin que je n'ai point honoré et m'a proposé de revenir juste
avant la fermeture du service à 17 ce soir (la fermeture du
service...ou des portes ?) Pas de bol, je suis plus là. Donc elle me
propose de revenir demain, puis le plus rapidement possible; Elle a
vraiment l'air peinée que je ne puisse revenir qu'en mai. Comme dit
le dicton, en avril ne te découvre pas d'un fil;-) Elle m'assure que
c'est juste pour revoir le gentil psychiatre, sans me préciser s'il
s'agit du chef de clinique ou de son interne. Il n'est bien sûr plus
du tout question d'hospitalisation.
14
heures
Cette fois c'est le CMP de Villiers sur Marne qui m'appelle. Cette
fois je commence à prendre peur. Saint Anne a décidement le bras
long. Mais non, fausse alerte. C'est le psychologue dudit CMP qui me
propose d'intervenir dans ue table ronde sur les mérites respectifs
des Clubs Thérapeutiques et des GEMs à la prochaine réunion
Inter-Club du 14 mai prochain. Ouff!!!! Décidément je n’ai
jamais eu autant de parano et d’hallucinations que depuis que je
fréquente le monde de la psychiatrie.
Et
le lendemain matin,
Le
plus drôle c'est quand mon notaire a commencé me dire d'entrée de
jeu : "Maintenant que vous êtes dans mon bureau vous vous
engagez à acheter cet appart", je n'ai pas pu m'empêcher de
lui dire : "ah non pas vous. Mettez vous d'accord avec les
psychiatres, mais n'essayez de m'obliger à faire ou à ne pas faire
quelque chose. Non mais, ...." Résultat je n'ai plus de notaire
et je ne vais finalement pas réaliser cet achat qui me tenait
beaucoup à coeur.
Désormais
je me pose la question des suites à donner à cette micro-affaire :
Saisir la commission des usagers? Y retourner comme ils me le
demandent? Toutes les suggestions, même les plus folles, sont le
bienvenue.
Commentaires
de notre expert :
Jean-Baptiste
Goupil Lucas-Fontaine
J'ai
beau être psy je ne saurais pas bien te conseiller. Le "folie"
désignait autre fois les villégiatures de campagne de grands
bourgeois du XVIIIeme siècle. le terme faire une folie vient de là.
Cela voulait dire "sous les feuilles", à la feuillée
(lat, folio). Mais la folie du fol, du fou, est d'une autre origine :
le wikitionnaire me raconte follere, s'agiter comme un soufflet,
aller ça et là. Le mat, carte sans numéro du tarot de marseille
dépeint un vagabond. Le fou au départ est un randonneur, un
crapahuteur. Marcher beaucoup pour trouver une place sous la
feuillée, pourquoi pas. Ce n'est pas une si mauvaise stratégie. La
thèse ou l'investissement, les deux ne sont pas contradictoires, les
deux peuvent mêmes se nourrir. Cela ne constitue pas en soi un motif
d'internement. Je vois mal d'ailleurs comment un séjour pourrais
résoudre ce genre de questionnement. Mais pour un psychiatre dont la
fonction est d'interner et de médicamenter, qui plus est dans un
service avec tous les implicites hierarchique que cela suppose et
leur délire à plusieurs… Je vois mal comment on peut faire
rentrer une telle demande dans le DSM V ou la CIM X à moins d'avoir
beaucoup d'imagination. Ce qui est surprenant c'est que généralement
ils n'internent pas de semblable ou de quasi semblable, (tu es
presque docteur toi aussi…). Pour les suites tout dépend de
l'objectif : s'agit il de faire un cas d'école… le sujet est chaud
bouillant en ce moment, chercher les assos antipsychiatrie et les
rédactions pourraient poursuivre la démarche… mais pour quel
bénéfice par la suite? Les gens savent intuitivement parmi mes
patients, en tout cas, qu'il vaut mieux éviter de foutre les pieds
là dedans, de peur d'y laisser tout le reste… attendre un meilleur
diagnostic d'un psychiatre ou que les cochons volent… n'est ce pas
dépenser beaucoup d'énergie pour peu de gain?
Visite
du 15 mai
La
consultation qui se transforme en information sur l’interdiction
de la contrainte en psychiatrie et en happening à la buvette de
Saint Anne
J’avais auparavant tenter
d’obtenir un rendez-vous auprès du chef de service, sans succès :
-------- Original Message --------
Monsieur, venez à votre convenance, je serai informé dans tous les cas et superviserai l'avis qui vous sera donné. Je vous remercie de votre confiance mais il est inutile de poursuivre cet échange par mail. Avec mes sentiments dévoués, RG -----Message d'origine----- De : Stefan Jaffrin [mailto:stefanj@jaffrin.net] Envoyé : mardi 7 mai 2019 07:35 À :JR Objet : RE: Rendez vous suite 1ere entretien Bonjour Docteur, Dans la mesure où vous connaissez le dossier et ou nous avons déjà eu un premier entretien, même s'il s'est déroulé de singuliére façon, je souhaiterai poursuivre avec vous en vous rappelant néammoins que je viens pour un simple conseil d'expert et non pas pour me faire forcer à quoi que ce soit. Je vous propose que l'on remette ce rendez-vous à mon prochain passage à Paris entre le 28 mai et le 3 juin (l'idéal serait le mercredi 29 juin à l'heure qui vous convient). Dans l'attente d'un rendez-vous avec vous, je vous souhaite une agréable semaine. Bien à vous At 10:44 06/05/2019, you wrote: >Monsieur, je découvre votre message à mon retour de congés. Il ne >m'est pas possible de vous donner un rendez-vous avec moi-même aux >dates que vous mentionnez, mais notre service reçoit sans >rendez-vous 24/24. Le mieux est de vous présenter un matin, en >semaine, ce qui facilite les échanges avec les autres collègues >intervenant dans votre prise en charge, et mieux encore accompagné >d'un membre de votre entourage. Nous travaillons en équipe et votre >situation sera de toute façon examinée par un médecin senior. Dans >cette attente je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de mes >sentiments dévoués, RG > > > >-----Message d'origine----- >De : Stefan Jaffrin [mailto:stefanj@jaffrin.net] >Envoyé : lundi 29 avril 2019 12:38 >À : JR >Objet : Rendez vous suite 1ere entretien > >Bonjour docteur, > >Je suis venu consulter le CPOA Voici 15 jours dans le cadre d'un >investissement financier que je m'apprête à faire. Vous m'aviez, >après quelques péripéties, donné un rendez-vous pour le lendemain. >Etant très pris et ayant été un peu échaudé par vos méthodes et >l'urgence avec laquelle vous souhaitiez me les imposer, j'ai préféré >ne pas l'honorer . > >De retour à Paris, je vous propose donc que l'on reprenne ce >rendez-vous pour le 13 ou 15 mai dans l'après midi. > >Bien à vous
L’opération
a donné lieu aux textes et vidé os suivantes :
1 le 15 mai
COMMUNIQUE ACT-UP PSYCHIATRIE
Nous avons mené cette
après-midi du 15 mai 2019 de 13 heures à 16 heures au Centre Pour
l'Orientation et l'Accueil de Sainte Anne (le fameux CPOA) la
première action démonstrative d'Act up-Psychiatrie, émanation du
collectif pour la prohibition de la contrainte en psychiatrie (CRPA,
Advocacy, zinzinzine.net, depsychiatriser.blogspot.com, Collectif
Nathalie....). Toute les opérations se sont bien déroulées, nous
n'avons eu à déplorer aucun tragique événement; Plus
d'information dans la soirée sur le déroulement de l'opération et
ses résultats concrets.
2 le 16 mai
Pour resituer les choses dans
leur contexte, il faut préciser que je revenais au CPOA suite à une
première consultation le 9 avril dernier qui avait failli très mal
se terminer pour moi, puisque le chef de l'unité avait essayé sans
succès de m'interner sous contrainte. Ce qui était un peu fort de
café dans la mesure où je ne faisais que profiter d'un passage
inopiné à Saint Anne pour tester la relevance de leurs équipes en
matiére psychiatrico-financiéres et qu'à priori mon fonctionnement
cognitif ne pose problème ni à moi-même ni à quinconque.
Néammoins j'avais promis à
Gourevitch de revenir. C'est pourquoi nous étions à Saint Anne hier
avec non point l'intention de les consulter, mais plutôt celle de
leur remonte les bretelles à propos du peu de respect des droits de
l'homme que manifeste la CPOA.
Nous avons donc pu, après
passage à l'accueil et premier entretien infirmier rencontrer deux
psychiatres de garde du CPOA et leur expliquer pourquoi interner sous
contrainte des gens qui n'en avaient pas besoin pouvait être
dommageable pour eux. Je suis pas sûr qu'ils aient entièrement pigé
le truc dans la mesure où ils avaient l'air de me trouver un peu
exalté et digne d'un internement. Ce en quoi ils n'ont pas tout à
fait tort, il faut vraiment être fou pour aller consulter un
psychiatre alors que l'on se sent plutôt assez bien, un peu comme si
tu demandais l'extrême onction, alors que tu sais que tu ne va pas
mourir : la psychiatrie doit être réservée aux cas déséspérés.
Ils ont pas voulu que mon
tiers de confiance Laurence participe à l'entretien, préférant que
nous quittions immédiatement les lieux, ce qui est contraire à la
loi. Donc j'y suis allé seul pour un premier entretien, avant
d'inviter Laurence et Jean Jacques à un second entretien. On a pu
discuter une bonne demie heure des bonnes pratiques en psychiatrie de
façon assez amicale.
3
jours après :
DE
LA NECESSITE D'UN ACT UP DE LA PSYCHIATRIE: Devant
la hausse toujours plus phénoménale de la contrainte en
psychiatrie, qu'elle soit contention, injonction thérapeutique,
curatelle ou que sais-je encore., Et encore plus devant le silence
dans lequel cela se fait, un silence de mort qui tue à petit feu des
centaines de milliers de gens chaque année.... Devant tout cela, il
est besoin d'une réponse forte et nouvelle. Nous sommes nombreux à
essayer de l'apporter, qui à travers les négociations onusiennes,
qui à travers la dénonciation des pseudos discours scientifiques et
des big pharmas. Mais en plus et à côté de toutes ses actions, il
est également besoin d'actions plus spectaculaires, d'actions qui
frappent....Et en cela quoi de plus inspirant qu'un modèle comme Act
Up, une association sans laquelle, rappelons le, la diffusion de sang
contaminé n'aurait pas fait autant de vague, on en serait peut être
encore à se demander s'il peut y avoir de la publicité pour les
preservatifs ou si l'on peut fabriquer des génériques pour le tiers
monde.... Aujourd'hui, nous voulons dénoncer un autre scandale celui
de la sur-médicamentation en psychiatrie, celui d'une psychiatrie
répressive qui pense que ligoter un être humain c'est pour son
bien.
Les
vidéos tournées à l’occasion :
La préparation de l’action
https://www.facebook.com/stefan.jaffrin/videos/10157430767758896/
La sortie du CPOA et le début
de l’affichage
https://www.facebook.com/stefan.jaffrin/videos/10157431007888896/
La
suite affichage
des affiches à la buvette
Témoignage
à chaud et tentatives
d’explication :
Le
nœud du problème se situe dans l’intitulé du CPOA (lieu
d’orientation et d’accueil) et sa vocation réelle qui est celle
du traitement de crise sans aucune écoute de la demande du client et
une volonté de faire du chiffre.
Un
texte de Laurence Renaud
Comme
la fatigue est là et accablante il me semblait intéressant de
tenter alors de dire deux mots de notre apres midi CPOA/relais H de
St Anne...alors que la joyeuseté à agir en micro collectif commence
de se muer en souvenirs à analyser.
1/1h
environ, tu le précisais Stefan..
Nous
sommes arrives à 5 , tranquillement. Nous croisions qq blouses
blanches.Comme cette couleur anonymise jusque l'étiquette où
s'inscrivent ,sur leurs poitrines, les noms et fonctions de ces
hommes et femmes..souvent jeunes..plutôt souriants.
Et
puis l'accueil très vite se glace.Il est vrai que j’étais
encombrée d'une pancarte pourtant dissimulée. L'heure n'étant pas
à potentialiser les tensions institutionnelles , ni d'appeler à une
réponse sécuritaire .. Soit..il fut exigé que nous ne restions que
deux de supporter le camarade Jaffrin. Pas un chat dans la salle
d'attente..Nous nous exécutions. Restaient pour assister le
valeureux ,Jean Jacques et mes bras accrochant du tract..nous les
distribuerions plus tard..
Accueil
glacial infirmier ..manquement au droit..lorsque j'interrogeais cette
jeune infirmière aux ongles longs et bleu, elle convenait "connaître
ce qu'est la personne de confiance en psychiatrie accessoirement ",je
lui demandais ce que signifiait connaître qqch accessoirement..Cette
subtilité ne fit pas mouche..mais nous embrayons sur quelques
notions juridiques ,lesquelles semblèrent ne pas retenir son
attention.Gestes d'impatience..cette jeune dame était à son affaire
de poser les questions usuelles à Stefan ,réponses qu'elle
transmettrai par suite au médecin..elle revenue , Stefan était
attendu par un des deux Praticien Hospitalier du CPOA.
Une
condition à cela ,habitude (je n'ose pas dire "culture")
d'établissement :pas de tiers ,ni la "personne de confiance"
n’étaient autorisés à accompagner Stefan-patient lambda sous
peine d'un refus de "soin".
Stefan
insistait pour être accompagné..négatif. Nouveau rappel à la loi
,courtois,ton égal. Second rappel à la loi ,toujours courtois, ton
égal. Stefan décidait d'y aller seul. Jean Jacques et moi avons vu
la salle d'attente peu à peu être investie par des patients,des
familles, parfois trois personnes accompagnaient.. Puis après un
petit moment l'ami Jaffrin nous invitait tous deux à le rejoindre.
La
conversation fut enregistrée. Échanges plutôt sympas avec la jeune
PH, le -plus jeune encore- interne était un peu en retrait (fatigue
probable)..nous sommes partis paisiblement, qq infirmiers l'allure
encore pincée..franchement, allez savoir pourquoi??!! J'ai pu saluer
avec plaisir la seconde PH ,le Dc Pham Scottez ,un médecins que je
n’avais revue depuis 14 ans.nous nous étions reconnues sitôt..on
a parlé de banalité, je lui trouvais bonne mine...et nous avons
laissé à quelques uns des tracs militants..il nous fut expressément
confirmé que notre désir de continuer et peut être scotcher
quelques affiches du cru au Relais H était une idée bonne.
Soit..
Nous partions..papoter avec le "tout venant"..qui sait?
Cette partie 1 de l’équipée fut parfois tendue.Pas simple pour
aucun d'entre nous de rester là..je crois que le silence en ces murs
aurait été plus pesant encore..nous trompions l'angoisse latente en
commentant l'Histoire du lieu, alors que Stefan était seul lui à
deux portes de là.
Le
Relais H, soleil estival, petites fleurs dans le parc..à quelques
pas,le pavillon J,pavillon fermé. Des témoignages d’humiliations,
des patients sans guère de recours, contention banalisée, là où
les électrochocs sont surnommés "neurosciences"(entendu
juillet 2016)..pas d'activité pour les internés :ennui,souffrance
,cigarettes,trafics..
Je
commence à me sentir fatiguée, mais plutôt sereine..le groupe ça
aide. Nous scotchons quelques affiches :ZINZIN-ZINE, un rappel des
droits humains, une affiche avec CONTRAINTE souligné d'un sens
interdit. Des gens assez nombreux en terrasse sont attablés.Nous
sommes pris à partie par une famille ,un monsieur âgée très
remonté, des plus jeunes qui devaient être ses enfants..près d'eux
une dame en fauteuil, avec une sonde naso_gastrique..elle ne réagira
pas ,j'ignore ce qu'elle a pu comprendre de l'esclandre de ses
proches.
Arrachage
de l'affiche au non à la contrainte et à la contention..ces
personnes (3) clairement hostiles et qui haussent le ton.. "Mauvais
jour pour une rencontre" , je crois que c'est un peu ça.
La
contention.n'est pas un soin.c'est une décision,non une
prescription.Au moment où se jouait la grande scène du 2, et tout
près, des psychiatrisés s’étaient suicidés en chambre
d'isolement, des infirmiers avaient sûrement dû y penser pour eux
même aussi..St Anne métabolisme le pire sous couvert du meilleur à
venir,et sous couvert de modernité.Le droit du travail pour les
soignants ressemble trait pour trait à celui de 1960 (même
pourcentage de démissions après 5 ans d'exercices, même turn-over
ruinant l'esprit et les cohésions collègues.).
Quoi
dire autre..cela fut filmé par Stefan..et nous n’étions que 3..la
tempête est partie lorsque cette famille certainement très affligée
depuis des années est repartie, nous arraisonnant de quelques
conseils un peu pauvres..la dame en fauteuil..qui était elle?Quelle
avait été sa vie? Que ressentait elle?
Nous
sommes restés un moment discuter de psychiatrie avec les attablés ,
la plupart ne semblaient prêter guère attention..une conversation
féconde avec un homme et sa fille..En partant notre pancarte
intéressait des "patients" ,des infirmiers ,dans les
allées de pierres qui nous menaient à la sortie.Allez...une belle
après midi....un premier round à peu...et qui ne demande que
s'enrichir d'autres engueulades (très humaines), d'autres textes ,et
de bien des têtes supplémentaires.
Courrier de protestation envoyé le 18 mai
Au docteur JR le 20 mai 2019
Avec Copie aux représentants des usagers et à Madame Nathalie ALAMOWITCH Présidente de la commission des relations avec les usagers de Saint Anne
Docteur,
Je suis venu consulter le CPOA le 9 avril dernier dans le cadre d'un achat immobilier que je m'apprête à effectuer. Ayant consulté il y a quelques années un psychiatre de votre établissement (le docteur Julie Roblin) qui m'avait diagnostiqué bi-polaire de type 2, je me suis dit qu'il était intéressant avant de finaliser cet achat de recevoir sinon une expertise sur mon évolution psychiatrique du moins un conseil.
Au lieu de répondre à ma question sur ce que vous pensiez de mon état cognitif, vous avez tenté de m'hospitaliser sous contrainte de façon contraire à toutes les bonnes pratiques élémentaires en psychiatrie, qui précisent bien que l'hospitalisation sous contrainte ne peut se faire que s'il y a des signes évident de maladie mentale, troubles délirants, s'il y a danger pour autrui ou pour soi-même, trouble à l'ordre public ou danger immédiat....Dans l'entretien infirmier préalable, J'avais indiqué comme personne de confiance ma petite amie belge. Malgré cela vous avez voulu à tout prix appeler ma mère, me faisant comprendre que vous ne me laisseriez pas sortir tant que je ne vous donnerais pas son numéro de téléphone. Je vous ai pourtant prévenu que c'était une fort mauvaise idée parce qu'elle était agée et harassée.
Vous n'avez cependant pas hésité à harceler ma mère de 80 ans au téléphone pendant plus d'une demie heure pour essayer de la faire venir sur votre hôpital psychiatrique à plus d'une heure de route de son domicile où elle se trouvait. Par vos propos alarmiste, vous l'avez traumatisé ce qui l'a fortement perturbé plusieurs jours après votre appel. Tout ça pour admettre avec elle qu'il n'y avait en faite aucune vrai raison de m'hospitaliser. A tel point qu'elle songe même à envoyer un courrier recommandé à la direction de votre hôpital pour se plaindre de votre attitude qu'elle qualifie de "perverse" (la façon dont vous vous êtes présenté comme étant les urgences psychiatriques, sans préciser d'emblée qu'il n'y avait rien de grave, votre façon presque inconvenante d'insister pour qu'elle vienne ou qu'elle envoie sa soeur, alors qu'elle vous avez dit "non" près d'une dizaine de fois,....)
Sans vraiment savoir dans quoi vous vous engagiez, et surtout sans notre consentement, vous vous êtes permis de vous immiscer dans des affaires familiales qui ne vous regardent pas du tout et dont vous n'avez pas la moindre idée des tenants et aboutissants (Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que c'est que d'utiliser son pouvoir pour faire pression sur une famille,c'est un peu comme si j'allais parler à votre compagne des liaisons que vous entretenez par ailleurs ou que sais je encore. Même si pour vous cela semble une méthode normale .... ) Dans mon cas, detective privé ou pas, fort heureusement vous êtes tombé sur un os, mais je n'ose imaginer dans un contexte moins serein, ou avec des personnes moins solides, les désastres et les drames au long cours que vous pourriez provoquer.
Je vous pardonne cependant pour cette fois dans la mesure ou cette péripétie a eu pour effet de nous inciter à créer Act Up Psychiatrie et à ainsi attirer sur vous et la psychiatrie én général l'attention d'Act Up Paris( ils sont très heureux de cette découverte). J'espére que vous saurez à l'avenir vous montrer moins brutal et irrespectueux non simplement avec vos patients mais également avec les personnes qui viennent simplement vous consulter (n'êtes-vous pas après tout le chef d'un Centre Psychiatrique d'Orientation et d'Accueil?) Faute de quoi nous pourrions revenir vous faire une visite de courtoisié, sur le modéle de celle que nous vous avons rendu le 15 mai dernier... en plus folklorique.
Veuillez accepter mes plus aimables salutations
Présentation
du CPOA
Le CPOA (Centre
Psychiatrique d'Orientation et d'Accueil) de l'hôpital Sainte-Anne -
Tel. 01.45.65.81.09.
/ 83.70. - Situé
au Centre Hospitalier Sainte-Anne, il accueille en consultation toute
personne de plus de 16 ans qui se présente, quel que soit son
domicile et quelles que soient les circonstances : venant d'elle-même
ou accompagnée par des proches - adressée par un médecin, un
hôpital général, une institution sanitaire ou conduite par des
services sociaux, pompiers, agents de la force publique...
Il
s’efforce de : traiter la crise par la consultation, la
consultation prolongée, voire une hospitalisation sur place (72 h) -
mettre en œuvre la réponse nécessaire à l’urgence somatique si
elle est associée - recevoir le patient et sa famille, ou
l’entourage qui vient demander conseil en l’absence du patient -
aller à domicile à la demande du patient ou de sa famille -
orienter secondairement vers une consultation ambulatoire ou une
hospitalisation libre ou sans consentement, selon l’état du
patient - répondre au téléphone 24 h/24 pour toute demande de
conseils, de renseignements sur les structures de soins, dans le
strict respect du secret médical et sans pour autant remplacer la
consultation.
Dans
le souci de préserver la continuité des soins, le CPOA travaille en
coordination avec les secteurs de psychiatrie, les autres services de
médecine et de psychiatrie publics, semi-publics ou libéraux. Quand
une hospitalisation est indiquée, elle a lieu, selon les
disponibilités, dans le service de psychiatrie dont dépend le
domicile du patient ou bien dans une clinique ou un service non
sectorisé.
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