DOSSIER
SPECIAL CPOA
r.gourevitch@ch-sainte-anne.fr
At 12:37 29/04/2019, Stefan Jaffrin wrote:
At 12:37 29/04/2019, Stefan Jaffrin wrote:
Bonjour docteur,
Je suis venu consulter le CPOA Voici 15 jours dans le cadre d'un investissement financier que je m'apprete a faire. Vous m'aviez, apr quelques petites peripéties donnén un rendez-vous pour le lendemain. Etant tres pris et ayant été un peu éhaudé par vos méthodes et l'urgence avec laquelle vous souhaitiez me les imposer, j'ai préféré ne pas l'honorer .
De retour à Paris, je vous propose donc que l'on reprenne ce rendez-vous pour le 15 mai dans l'apres midi.
Bien à vous
A
Dour le 16 mai 2019
Au
docteur Gourevitch
Docteur,
Je
suis venu consulter le CPOA le avril dernier dans le cadre d’un
achat immobilier que je m’apprête à effectuer. Ayant consulté il
y a quelques années un psychiatre de votre établissement (le
docteur Julie Roblin) qui m’avait diagnostiqué bi-polaire de type
2, je me suis dit qu’il était intéressant avant de finaliser cet
achat de recevoir sinon une expertise sur mon évolution
psychiatrique du moins un conseil.
Au
lieu de cela vous avez tenté de m’hospitaliser sous contrainte de
façon contraire à toutes les bonnes pratiques élémentaires en
psychiatrie. Dans l’entretien infirmier préalable, J’avais
indiqué comme personne de confiance ma petite amie belge. Malgré
cela vous avez voulu à tout prix appeler ma mère, me faisant
comprendre que vous ne me laisseriez pas sortir tant que je ne vous
donnerais pas son numéro de téléphone. Je vous ai pourtant
prévenu que c’était une fort mauvaise idée.
Vous avez harcelé ma mère de 80 ans au téléphone pendant plus
d’une demie heure pour essayer de la faire venir sur votre
hôpital psychiatrique à plus d’une heure de route de son domicile
où elle se trouvait. Par vos propos alarmiste, vous l’avez
durablement traumatisé ce qui l’a fortement perturbé plusieurs
jours après votre appel. Sans aucune connaissance du dossier, sans
savoir du tout dans quoi vous vous engagiez, et surtout sans notre
consentement, vous vous êtes permis de vous immiscer dans des
affaires familiales qui ne vous regardent pas du tout et dont vous
n’avez pas la moindre idée des tenants et aboutissants. Dans mon
cas fort heureusement vous êtes tombé sur un os, mais je n’ose
imaginer dans un contexte moins serein les désastres que vous
pourriez provoquer.
J’espére
que vous saurez à l’avenir vous montrer moins brutal et
irrespectueux non simplement avec vos patients mais également avec
les personnes qui viennent simplement vous consulter (n’êtes-vous
pas après tout le chef d’un Centre Psychiatrique d’Orientation
et d’Accueil?)
Veuillez
accepter mes simples salutations
CENTRE
PSYCHIATRIQUE D’ACCEUIL ET D’ORIENTATION DE SAINT ANNE :
Une
simple visite de courtoisie qui menace de se transformer en
Internement sous contrainte
Le
testing en psychiatrie:
Le principe du testing est relativement connu pour vérifier qu'une boîte de nuit ne pratique pas une sélection raciste à l'entrée. Celui en psychiatrie repose un peu sur les mêmes méthodes : provoquer une situation (en l'occurence obtenir une expertise psychiatrique) et observer ce qui se passe pour en ensuite en rendre compte de manière objective. C'est ce que j'ai pratiqué hier au CPOA. Je dois dire ne pas avoir été déçu ;-) Le précédent testing fait il y a 6 mois auprès de l'unité14 de Saint Anne, 'avait pas été piquée des vers non plus. Mais là ils se sont surpassés....
Pour ce qui est de ce testing : Ils ont essayé à tout prix de
m'hospitaliser à la demande d'un tiers, mais ils n'ont pas réussi
les cons ;-) J'ai eu droit à la totale : fermeture des portes avec
mon copain Claude Virlogeux-Juncker mis à la porte manu militari
tandis qu'ils me retenaient pendant 1/2 heure enfermé, le temps de
s'apercevoir que personne ne voulait les suivre dans cette
aventureuse démarche ,…
Pourtant à la base, les choses étaient simple : je consultais
le CPOA : pour un important et bien réel investissement financier
que je m'apprête à faire où je vais mettre tout l'argent qu'il me
reste (plutôt que de l'investir dans un truc aussi pourrri que le
milieu de la santé mentale en continuant à financer moi-même ma
thèse;-).. J'ai donc donné au psychiatre toutes les raisons
objectives que j'avais de faire cette investissement, tout en lui
disant que certains pouvaient me considérer comme un grand fou et
que parfois je me demandais moi-même si je ne faisais pas une
bêtise. Ma question étais donc simple : "docteur, vous qui
êtes un expert en matière de folie, pensez-vous que j'en fais une?"
J'avais quand même pris quelques précautions : un copain avec moi
un rendez-vous le soir même avec Solidarite-usagers-psy. Mais bon il
y avait il est vrai un petit risque et quand j'ai vu qu'il avait
fermé les portes du service, maintenant mon copain à l'extérieur,
j'ai compris qu'ils avaient de mauvaises intentions et j'ai paniquer
au point d'envoyer un texto à ma copine belge pour la mettre dans la
boucle. Je risquais en effet d'y être gardé pour une à 2 semaines
avec un traitement qui m'aurait un peu déglingué les neurones. Cela
dis je n'ai pas assez d'antécédant pour risquer beaucoup pire :mise
sous curatelle, hospitalisation de 6 mois transfert dans une Unité
pour Malades Difficiles.... Je peux faire beaucoup d'esbroufe, mais
je reste un petit joueur
Finalement après une après midi passée en salle d’attente, 3
entretiens et une heure de mise en garde à vue, ils m’ont relâché
en me faisant promettre de revenir le lendemain matin et de persuader
ma ^mére de leur faxer une Demande d’hospitalisation à la
demande d’un tiers. En faite l'idée c'était que je me présente à
10 heures pour une hospitalisation libre avec un tiers m'accompagant
pour porter mon bagage et là de tordre le bras du tiers pour lui
faire signer une hospitalisation sous contrainte.
Le lendemain
12 heures
Une infirmière vient de me rappeler que j'avais un rendez-vous ce
matin que je n'ai point honoré et m'a proposé de revenir juste
avant la fermeture du service à 17 ce soir (la fermeture du
service...ou des portes ?) Pas de bol, je suis plus là. Donc elle me
propose de revenir demain, puis le plus rapidement possible; Elle a
vraiment l'air peinée que je ne puisse revenir qu'en mai. Comme dit
le dicton, en avril ne te découvre pas d'un fil;-) Elle m'assure que
c'est juste pour revoir le gentil psychiatre, sans me préciser s'il
s'agit du chef de clinique ou de son interne. Il n'est bien sûr plus
du tout question d'hospitalisation.
14
heures
Cette fois c'est le CMP de Villiers sur Marne qui m'appelle. Cette
fois je commence à prendre peur. Saint Anne a décidement le bras
long. Mais non, fausse alerte. C'est le psychologue dudit CMP qui me
propose d'intervenir dans ue table ronde sur les mérites respectifs
des Clubs Thérapeutiques et des GEMs à la prochaine réunion
Inter-Club du 14 mai prochain. Ouff!!!! Décidément je n’ai
jamais eu autant de parano et d’hallucinations que depuis que je
fréquente le monde de la psychiatrie.
Et
le lendemain matin,
Le
plus drôle c'est quand mon notaire a commencé me dire d'entrée de
jeu : "Maintenant que vous êtes dans mon bureau vous vous
engagez à acheter cet appart", je n'ai pas pu m'empêcher de
lui dire : "ah non pas vous. Mettez vous d'accord avec les
psychiatres, mais n'essayez de m'obliger à faire ou à ne pas faire
quelque chose. Non mais, ...." Résultat je n'ai plus de notaire
et je ne vais finalement pas réaliser cet achat qui me tenait
beaucoup à coeur.
Désormais
je me pose la question des suites à donner à cette micro-affaire :
Saisir la commission des usagers? Y retourner comme ils me le
demandent? Toutes les suggestions, même les plus folles, sont le
bienvenue.
Commentaires
de notre expert :
Jean-Baptiste
Goupil Lucas-Fontaine
J'ai
beau être psy je ne saurais pas bien te conseiller. Le "folie"
désignait autre fois les villégiatures de campagne de grands
bourgeois du XVIIIeme siècle. le terme faire une folie vient de là.
Cela voulait dire "sous les feuilles", à la feuillée
(lat, folio). Mais la folie du fol, du fou, est d'une autre origine :
le wikitionnaire me raconte follere, s'agiter comme un soufflet,
aller ça et là. Le mat, carte sans numéro du tarot de marseille
dépeint un vagabond. Le fou au départ est un randonneur, un
crapahuteur. Marcher beaucoup pour trouver une place sous la
feuillée, pourquoi pas. Ce n'est pas une si mauvaise stratégie. La
thèse ou l'investissement, les deux ne sont pas contradictoires, les
deux peuvent mêmes se nourrir. Cela ne constitue pas en soi un motif
d'internement. Je vois mal d'ailleurs comment un séjour pourrais
résoudre ce genre de questionnement. Mais pour un psychiatre dont la
fonction est d'interner et de médicamenter, qui plus est dans un
service avec tous les implicites hierarchique que cela suppose et
leur délire à plusieurs… Je vois mal comment on peut faire
rentrer une telle demande dans le DSM V ou la CIM X à moins d'avoir
beaucoup d'imagination. Ce qui est surprenant c'est que généralement
ils n'internent pas de semblable ou de quasi semblable, (tu es
presque docteur toi aussi…). Pour les suites tout dépend de
l'objectif : s'agit il de faire un cas d'école… le sujet est chaud
bouillant en ce moment, chercher les assos antipsychiatrie et les
rédactions pourraient poursuivre la démarche… mais pour quel
bénéfice par la suite? Les gens savent intuitivement parmi mes
patients, en tout cas, qu'il vaut mieux éviter de foutre les pieds
là dedans, de peur d'y laisser tout le reste… attendre un meilleur
diagnostic d'un psychiatre ou que les cochons volent… n'est ce pas
dépenser beaucoup d'énergie pour peu de gain?
Commentaires
Enregistrer un commentaire