#Les brèves de comptoir de «La psychiatrie tue» N°3

Stefan Jaffrin 20 août 2018

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Je viens de lire le livre "Fou, moi ? La psychiatrie hier et aujourd'hui" (1998, Odile Jacob) de Pierre Deniker et une fois de plus les bras m'en tombent, d'autant plus que le bonhomme se présente comme un humaniste : C'est ainsi qu'il se prononce pour un enferment de plusieurs mois afin de faire sentir à l’individu à quel point il est malade nous met en garde contre le fait que « les hospitalisations courtes servent de prétexte pour les patients pour en contester le bien fondé » et dire: «vous voyez je n’étais pas malade, je ne suis resté que quelques jours. » Ailleurs ils se prononce pour « couper pharmaceutiquement le patient du monde (sinon le couper lui-même)". Certes le point de vue se défend dans la mesure ou le troublé psychique n'est qu'un encéphale qu'on triture, un peu à la manière d'un chirurgien pour qui le patient c'est de la bidoche, des abats et de l'os à réparer. Mais franchement....c'est triste.

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Entendu l'autre jour de la bouche d'un paraît-il très bon jeune psychiatre de Sainte Anne : changer d'emploi tous les 4 ans est un signe de troubles psychiques. Quand on sait que la majorité des moins de 40 ans sont employés en CDD n'excédant pas deux ans, quand on sait que pour obtenir des évolutions de carrière, il faut changer régulièrement d'emploi et que la mobilité professionnelle est d'ailleurs fortement encouragée dans la société, il y a de quoi être légèrement atterré par de tels propos.

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30 000 personnes internées à vie, 350 prisonniers ayant des peines de prison. Plusieurs centaine de suicides par an à la sortie d'une hospitalisation psychiatrique....contre à peine une centaine dans les prisons françaises. De quoi parle-t-on le plus dans les média ? Oui la psychiatrie, c'est sympa, parce que on peut y faire toute sorte d'expérimentation, médicamenteuses (mais pas que,...) sans risquer de se faire prendre.

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C’est très amusant de regarder comment Grosso modo, certaines folies sont valorisées. Passer 3 heures par jour sur Facebook & cie où à regarder la télé, semblent incompréhensible à un cubain. En France, c’est le cas pourtant de quasiment 50%¨de la population. Par contre chanter dans la rue en marchant seul fait partie en France des actes anormaux qui peuvent conduire à effrayer la population. D'où trouble à l'ordre public, donc diagnostic de schizophrénie et tutti quanti(être schizophrène c'est beaucoup pour le vulgus pecus faire peur, quant aux psychiatres ils interprètent ça comme une potentialité de violence comme le dit le livre la traite des fous).Se produire dans des des vidéos stupides sur FaceBook ne crée pas le même type de problèmes. D'où mon constat : marche droit dans la rue et fait le fou sur Facebook. Tout ira bien. Au contraire c'est même encouragé par les GAFA, la pub et la société de consommation toute entière. : La traite des fous, la construction sociale de la schizophrénie http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article674

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Un des principaux problèmes de la psychiatrie est qu'elle humilie profondément ses patients qui pour certains ne s'en remettront jamais : d'où les très nombreuses tentatives de suicide à la sortie d'une hospitalisation. Les américains proposent d'ailleurs aux ex-patients de la psychiatrie des cours de réaffirmation de soi. Ce qui ne semble pas beaucoup, voire pas du tout exister dans les pays francophones (à part un peu dans les ClubHouses). Aucun document référencé par Google ne parle par exemple de "rendre sa fierté à un patient psychiatrique"... Ce qui devrait pourtant être la base d'un travail soignant.

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Pour un beau voyage mieux vaut parfois une départementale sinueuse et un peu chaotique que les grandes autoroutes climatisées du tourisme de masse. C'est vrai aussi pour l'apprentissage de la vie, parce que sinon on abouti à des personnalités parfaites peut être, rassurantes sans doute, mais formatées et un peu vides, des cons tenus en laisse qui passent leur journée à regarder des contenus en ligne.